LE QUART D'HEURE AMÉRICAIN

Une fête chez Karl, le garçon cool de la classe. Quelque chose tourne mal. Quelque chose qui ne s’identifie pas vraiment sur le moment et qui s’appelle (l’absence de) consentement.

Magali Mougel et Sylvain Levey ont composé deux textes faisant état du même événement vu par deux personnages secondaires, Théo et Chloé. Ces deux textes, incarnés par Paul Fougère, Ysanis Padonou et Fanny Kervarec, seront entremêlés et joués directement dans une classes de collège. 

A travers les deux textes plane le fantôme d’Audre Lorde, poétesse noire-américaine et féministe, qui a théorisé notamment l’invisibilité, la parole nécessaire. A l’adolescence, qu’est-ce qu’être invisible, dans son corps ? Comment exister face aux autres ? Audre Lorde raconte son étonnement lorsqu’à 5 ans, elle se retrouve assise à côté d’une dame blanche dans un métro qui fait tout pour ne pas avoir à entrer en contact avec elle. Théo, qui se sent atteint d’invisibilité, différent, et Chloé qui fait tout pour s’intégrer au groupe sans tout à fait y parvenir, vont vivre une prise de conscience parallèle et la libération de la parole.

Il s’agira de faire entendre la précision et la rythmique des textes, de créer des adresses au public brechtiennes comme la poétique solitaire, de faire exister les corps des personnages – la maladresse d’un Théo rêveur, toujours rattrapé par ses rêveries, la tentative d’ajustement aux autres de Chloé- et de semer des éléments de parallélisme entre les deux formes scéniques dans les accessoires, les ambiances sonores. Pour rendre justice à la solution pour ne plus se taire qui s’ébauche à travers les textes, celle de la solidarité et de l’amitié.

Dans la première version, les deux textes étaient joués indépendamment, face à deux classes différentes. Il nous semble plus pertinent, cette fois-ci, d’entremêler les deux monologues et faire entendre aux spectateurs les deux points de vues qui se confrontent et se complètent .

DATES DE REPRÉSENTATION

© Ludovic Tourdot, Célia Nourine

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