UNDERGROUND

Installation performative conçue dans un espace réduit et intimiste, Underground impose une ambiance qui s’i ns-pire autant du peepshow que des peintures érotiques orientales. Cet espace est une boîte géante, une sorte de white cube, empêchée parce que semi-opaque et transpercée de fentes diagonales, en rappel à l’art japonais du bondage. À l’intérieur, deux danseurs, un homme et une femme, se meuvent lentement, distants l’un de l’autre jusqu’au premier contact corporel où l’étreinte est rendue possible. Les deux corps ainsi enchevêtrés accélèrent alors peu à peu vers un état frénétique qui suggère le coït, perçu par images quasi subliminales. Dans un silence presque total, dicté par un système interactif où tout bruit éteint l’éclairage du dispositif, le spectateur doit assumer sa condition de voyeur, conscient que ses faits et gestes sont à leur tour visibles de tous. 

La chorégraphie construit ses enchaînements en s’inspirant partiellement de figures du Kamasutra pour y déterminer l’architecture mouvante des corps. Tout en estompant l’aspect purement érotique, ces images sont ensuite assemblées, un peu à la façon d’un Muy-bridge, en une construction dramaturgique dont le développement, doublé par la sensualité croissante des danseurs, influence l’évolution spatiale du public, tour à tour attiré et repoussé par l’intimité qui s’instaure. 

DATES DE REPRÉSENTATION

© Céline Michel

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